L’exposition temporaire du Musée Soulages, consacrée aux Outrenoirs, s’est terminée sur un formidable succès populaire inattendu. La nouvelle exposition, avec 150 œuvres gravées, dont plusieurs signées par Picasso, s’ouvre dans l’enthousiasme.
Il est vrai qu’avec près de 180 000 visiteurs en 5 mois, la fréquentation exceptionnelle fait du Musée Soulages le premier musée de Midi-Pyrénées, juste devant le Musée Toulouse-Lautrec à Albi. « En considérant que la fréquentation est l’indicateur N°1 du succès, il est clair que cette réalisation est une grande réussite et nous n’avons qu’à nous féliciter d’avoir assuré la continuité républicaine des choix qui avaient été faits il y a dix ans », relève le président de l’agglomération du Grand Rodez, Christian Teyssèdre. Au-delà des seuls chiffres de fréquentation, le musée réussit également son entrée dans le monde des acteurs économiques du territoire, avec un chiffre d’affaires trois fois supérieur aux prévisions initiales et des effets bénéfiques pour l’ensemble de l’économie locale. Ainsi, Jean-Michel Cosson, vice-président du Grand Rodez chargé du tourisme, relève-t-il que l’office de tourisme de Rodez a connu en cette année Soulages une progression de plus de 20% du nombre des visiteurs en juillet et août, autant sur le nombre des étrangers, plus de 90% de visiteurs sur le site internet. Plus concrets encore sont les chiffres des nuitées enregistrées cet été dans l’agglomération ruthénoise : + 50% par rapport à 2013, avec un total de 62000 nuitées pour juillet et août. « On peut même estimer que le Musée Soulages allonge la saison touristique puisqu’il a encore accueilli 2700 visiteurs au cours de ce seul week-end du 11 novembre », précise Jean-Michel Cosson, indiquant au passage que la dynamique Soulages profite également très largement aux deux autres musées de la ville. Les visiteurs du musée de Rodez viennent pour moitié de la région Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon et pour moitié du reste de la France et du monde. Les étrangers proviennent de Grande Bretagne, de Suisse, d’Autriche, des Pays Bas, d’Espagne, des Etats-Unis, du Japon… « Autre sujet de satisfaction pour moi : les visiteurs sont issus de toutes les catégories socioprofessionnelles », se réjouit le conservateur, Benoît Decron.
Après les Outrenoirs, le Musée Soulages accueille donc une nouvelle exposition temporaire intitulée « De Picasso à Jasper Johns. L’atelier d’Aldo Crommelynck ». Cette exposition, montée avec l’aide de la Bibliothèque Nationale de France, présente 150 œuvres gravées par Aldo Crommenlynck, le graveur le plus réputé de l‘après-guerre et l’imprimeur préféré de Picasso. L’exposition met en valeur le travail d’Aldo Crommelynck qui, bien en amont de l’impression de la matrice, a su accompagner les artistes dans leur expérimentation des procédés de gravure. Le cœur de l’exposition montre l’empreinte de Pablo Picasso sur l’activité de l’atelier Crommelynck. L’accent est aussi mis sur les artistes anglais et américains avec lesquels Aldo a travaillé à Paris et à New York. Les estampes s’organisent autour des thèmes du mythe de Paris, du portrait et de l’autoportrait, de l’atelier de l’imprimeur. « Cette exposition, plus importante encore que celle de la BNF, présente plusieurs intérêts : elle montre le travail d’une trentaine d’artistes, de belles estampes dont certaines n’ont jamais été mises en vente, des techniques différentes et un voyage à travers l’histoire de l’art de la seconde moitié du XXe siècle », explique Benoît Decron.